10.04.2011
Ventes et brocantes printestivales
L’histoire retiendra que cette année, l’été des brocantes a suivi, sans temps mort dû à des printemps pouraves, l’hiver mauvais pour notre facture de gaz. L’histoire d’Animula bien sûr, sur laquelle se penchent –ou se pencheront bientôt– les chercheurs d’avenir. Tout ce bla-bla pour vous dire que votre petite âme errante s’est trouvée récompensée de s’être levée aux aurores puisqu’au déballage du boulevard Voltaire elle a trouvé pour moins de 10 thunes l’affiche du Monde d’Alphonse Chave
qu’elle s’est aussitôt fait taxer par son rapace de daddy adoré qui ne possèdait que le catalogue de cette expo historique (tout est «historique» chez moi en ce moment) à l’ELAC de Lyon.
Pour me consoler, je me suis replongée dans l’historique» et si printanier numéro d’Area 24 (Art, folie et alentours) qui fait sa petite part à Chave page 183. Et puis je me suis tournée avec mon petit sac à dos vers d’autres chineuses réjouissances à venir.
En cet été d’avril 2011, promesses de ventes publiques intéressantes dans votre panier! Deux exemples qui tutoient mon petit domaine de prédilection. Mercredi 20 avril 2011 à Drouot-Richelieu, Monsieur Maurice Imbert, éminent pataphysicologue et rené-drouinophile, sera l’expert des livres qui défileront dans la vente Kahn-Dumousset à la salle 6.
On est tout de suite alertés dans le catalogue par la présence du mot Art brut placé en vedette au fronton de certaines descriptions. Les numéros 5, 6, 7 sont particulièrement juteux. Ratez donc pas le début de la vente à 14 h. Pas de mal de choses proposées car ça passe en lots.
Parmi elles : Honneur aux valeurs sauvages, le catalogue de l’expo Cinq petits inventeurs de la peinture (1951) à la Librairie Marcel Evrard de LILLE (pour ceux qui ne pensent qu’à cette ville). Les catalogues Sculptures de Krizek, Miguel H (Hernandez) de L’art brut chez René Drouin. Et, plus coton à trouver, celui intitulé Les Statues de silex de Monsieur Juva qui ne fut même pas imprimé mais ronéo-bidouillé.
Pages 12 du catalogue de la vente K-D du 20 avril, les friqués trouveront encore le mythique Ler dla campane (Noël 1948) d’un Dubuffet alors fondu de la gravure sur boîte de camembert. Estimation : 4/5 mille tout de même!
Encore plus prometteur, la Gazette de l’Hôtel Drouot du 8 avril 2011 (n°14) nous en fait une pleine page à fond noir sur la prochaine vente de Martine Houze expert qui aura lieu le vendredi 6 mai 2011 à Drouot-Riche sous le marteau du maître Ferri. On nous promet des Curiosités et de l’Art populaire (dans cet ordre là). Et certaines des repros nous font déjà saliver : canne sculptée, fauteuil de sorcier (du moins j’imagine, mais on peut rêver, non?), tête en bois du genre marotte pour présenter les chapeaux.
Rien encore sur le site du commissaire-priseur mais allez donc sur celui de Martine Houze.
14:15 Publié dans Encans, Glanures, Lectures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, alphonse chave, rené drouin, art populaire, martine houze | | Imprimer | | |
09.01.2011
Une curiosité cévenole
Je m’ennuie c’est rien de l’dire. La nuit est déjà tombée et elle est tombée sur mon moral. Et c’est pas les deux ou trois gouttes de soleil que j’ai reçues sur le museau cet après-midi durant ma promenade conjugo-dominicale qui vont changer quelque chose au fait que je m’ennuie. Pour me consoler, je me suis cuit un gros chocolat des familles mais rien n’y a fait.
Je m’ennuie et je sens que je vous ennuie aussi. Rien de tel qu’un peu de rangement pour guérir le spleen comme dit Charles Baudelaire.
Alors tandis que mon chéri se jetait sur la porte de la salle de bains qui grince, le tournevis à la main, je me suis attaqué à la pile de revues et de bouquins qui défigure la gracieuse table basse de mon mini salon pour lui casser la margoulette (à la pile).
En est tombé Une curiosité cévenole, un article d’un certain Henri Touzély (inconnu au bataillon) niché au coin d’un mince Bulletin du Club cévenoldatant de janvier-mars 1902 (8e année, n°1).
Pourquoi, j’ai ramassé cette paperolle de mes blanches mains? D’abord, parce qu’on y fait allusion au sculpteur sur bois d’Alais dont je vous ai entretenu un sombre dimanche de mars 2009 comme vous le constaterez ici. Ensuite parce qu’on y parle d’un autre sculpteur populaire, «moins tapageur, plus modeste et certainement aussi habile que le sculpteur sur bois d’Alais». Le voici représenté auprès de ses travaux .
Premièrement : une pipe et sa chaîne taillées dans un tronc de buis de deux mètres de hauteur.
Deuxièmement : un bloc de calcaire façonné comme une machine célibataire les soirs d’hiver et sans lumière.
Cette pierre de Pierret (car le sculpteur, Pierre Combemale, était surnommé ainsi) me fait penser à une de ces sculptures de Pascal Verbena qui font rouler des billes. «Par les ouvertures que vous apercevez sur la face de la pierre», nous apprend Henri Touzély, Pierret a «creusé des disques se mouvant sur un axe et dans lesquels tournent des boules qui ne peuvent aucunement s’en échapper (…)».
Chef d'oeuvre d’adresse et de patience, sculpté dans l'obscurité par un cultivateur Pierre Combemale, dit Pierret. Le bloc de calcaire a forme originale est orné de motifs variés; dans l'intérieur, évidé curieusement, Pierret a détaché des boules roulant les une sur les autres et dans les boules, de plus petites tournant dans les grandes. La pipe et la chaine forment une seule et même pièce sculptée dans un tronc de buis de 2 mètres de hauteur
Pierre Combemale qui habitait Fraissinet-de-Fourques, sur la route de Florac à Meyruels, s’occupait toute l’année «aux divers travaux de la campagne» mais les touristes de passage dans ce village pouvait admirer directement la curiosité lapidaire ou «s’adresser à l’auberge Pautard».
Pour terminer sur une note propre à dissiper la mélancolie, je citerai la conclusion de l’inénarrable auteur de ce papier oublié : «c’est vraiment dommage qu’un homme si patient et si adroit ne possède pas d’instruction et n’ait aucun principe de dessin ou de sculpture ; il aurait pu, s’il avait été cultivé devenir un artiste distingué».
21:27 Publié dans Glanures, Jadis et naguère, Musées autodidactes disparus | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art populaire, art brut, pierre combemale, la pierre de pierret, henri touzély, club cévenol | | Imprimer | | |
30.05.2010
Sauven la muraio dis óufrèndo
En Avignon, les murs de prison peuvent être aimables. Celui de l'enceinte de l'ancienne taule de la ville suscite un murmure qui fait tache d'huile sur le net et même un peu partout, y compris au-delà de la région PACA.
C'est vrai quoi, y'a qu'a pas toucher à la mémoire collective! Pas toucher à la culture populaire spontanée qui est, à notre cœur, comme une province et beaucoup davantage.
Depuis 1994, les trous dans les parpaings qui masquent une ancienne entrée ont été convertis en niches votives où les familles des prisonniers ont déposé nounours, cannettes, cartes à jouer, DVD, sopalin à bisous, messages d'amour, poussins coincés, petites peintures et plein d'autres objets d'art modeste.
La prison a eu beau déménager en 2003, le manège créatif a continué, preuve qu'il répond à un besoin profond. De mur d'offrandes symboliques aux incarcérés, ce mur situé sur la voie publique près du rempart classé, est devenu support d'ex-votos modernes où l'on se fait des cheveux pour son bac.
Peu importe que, selon la légende urbaine, un plasticien ait revendiqué l'idée de départ, le fait est que tout un chacun s'en est emparé et tout-un-chacun à l'ouvrage c'est toujours hyper-émouvant.
Là ce qui est bluffant, c'est que l'œuvre reste la même tout en changeant toujours. Au gré des saisons et des intempéries, des objets se détériorent mais il se trouve toujours des gens pour les remplacer.
Inutile de dire aussi que cette œuvre d'art (car c'en est une qui vaut largement celle des musées d'art contemporain) est un puissant stimulant pour les photographes et même pour les simples touristes du monde entier qui peuvent emporter une image insolite purement avignonnaise dans leur petit kodack.
C'est pas toujours évident pour une municipalité, déjà en charge de prestigieux témoignages du passé, de faire entrer l'art populaire dans son champ de vision. Souhaitons que celle d'Avignon sera sensible à ce patrimoine de mémoire et qu'elle saura défendre pour ses citadins du futur cet espace de liberté expressive et affective de ses citoyens d'aujourd'hui. Une pétition circule qui vise à l'y inviter.
Sauven la muraio dis oufrèndo!
La plupart des photos sont empruntées à la galerie de marq.tardy
18:23 Publié dans De vous zamoi, Glanures, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : art populaire, avignon, le mur des offrandes, la muraio dis oufrèndo, ex-votos, prison sainte-anne | | Imprimer | | |
05.04.2010
Toute la Corse dans une poudrière
La poudre d'escampette, moi j'aime ça. Surtout celle de Bastia. La poudre d'escampette, il arrive qu'elle nous conduise dans une ... poudrière.
Celle de Bastia abrite dans son petit bastion enchanté, face à la mer, le village miniature de monsieur Mattei qui est bien plus qu'une attraction touristique.
Une veste en cuir vert protège René Mattei du vent, assez vif en ce vendredi saint de 2010. Pour la visite, j'ai tiré la bobinette rouge et je le regrette pas.
Quand il parle de son œuvre, René Mattei s'exprime en poète : «Ceci est une identité, il ne manque que le parfum du maquis».
On ne peut lui donner tort. Son installation peut peser des tonnes, elle est légère comme l'air qu'on respire dans les hameaux perchés du Nebbio, de la Balagne ou du Cap corse. Cette Haute Corse des bergeries, des fours communaux, des moulins, des églises et des ponts génois, René Mattei la portait en lui.
Il fallait que ça sorte. Tout est donc sorti de ses doigts meurtris par le ciment, depuis 27 ans qu'il a entrepris la construction de cette «ambiance», non pas reconstituée mais «essentialisée» : U Paisolu, comme disent les journalistes.
René Mattei a quelque chose à voir avec les fabricants de crèches.
Quelque chose seulement. Ses réalisations sont plus ambitieuses, même si elles relèvent d'un art populaire plutôt que d'un art brut. On ne le sent pas du genre à reculer devant une tâche impossible.
Quand vous irez le voir, il vous dira, mieux que moi, les efforts consentis pour édifier sa Corse miniature animée (c'est ce terme qu'il préfère).
Il vous dira les pierres qu'il faut tailler pour les ajuster, les acrobaties (heureusement, il n'est pas gros) pour lier les blocs de l'intérieur, poser l'électricité, installer une cheminée qui fonctionne dans le fugone où la cuisine se faisait.
Le résultat est là, émouvant et concentré comme dans une grotte.
Un résumé de campagne corse. Ce n'est pas une mauvaise chose que R.M. manque de place dans le bâtiment vénérable qui lui a été prêté par la municipalité bastiaise (merci madame!). Cela donne de la densité à son travail et ne l'empêche pas de rêver à installer un petit train circulaire.
Sans se plaindre, René évoque son déménagement puisqu'il lui a fallu réparer et adapter la plupart des pièces autrefois exposées dans un vrai village. Il a trop à faire pour renouveler les plantes et s'occuper de la salle des machines au sous-sol. Surtout que le vent marin le trahit -lui l'ancien navigateur- en grippant ses moteurs. Il aurait besoin d'aide mais son œuvre et lui sont si indissociables!
En attendant ce serait pas du luxe si son site était mieux signalisé. Les medias locaux l'ont toujours «suivi» et son public est aussi bien continental qu'international. Les Québécois l'apprécient mais monsieur Mattei a faim aussi de reconnaissance insulaire. Alors, Corses de tous les pays, garez vous au parking de la citadelle et faites un tour dans son village!
Ne serait-ce que de par la nature des matériaux qu'il emploie, René Mattei est un miniaturiste d'exception.
Et si quelqu'un peut me dire pourquoi, dans les Foires Art Paris, on s'extasie toujours sur des Bull géants et jamais sur les miracles de patience et de créativité populaires construits à une échelle de 1 pour 30 par des miniaturistes du bord des remparts ensoleillés, qu'il ne se gêne pas.
16:34 Publié dans Expos, Jadis et naguère, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art populaire, corse, bastia, poudrière, corse miniature animée, rené mattei | | Imprimer | | |
03.01.2010
Meilleurs vire-vœux pour 2010
Pour commencer l'année sous le vent de l'art brut ou du moins sous le signe d'un art de plein air qui nous passionne tous, permettez que je dégaine mon joker de Noël sous la forme de girouettes poitevines dégotées grâce à l'ami Freddy, le roi des fureteurs. Faut vous dire que votre petite âme errante, fuyant les avalanches de foie gras et de bûches à la crème, est allée faire un p'tit tour dans les Deux Sèvres pour explorer les ressources d'une gastronomie locale supposée plus proche de la nature. A Parthenay où Bijou, la grosse 308 de location, nous débarqua le 25 décembre, mon chéri et moi, seul un resto auvergnat était ouvert. Délicieux La Truffade et idéal pour se caler les joues.
Après ça, on était fin prêts pour brûler des calories sur les routes blanches de givre du département.
Dans une ville voisine, on a cueilli au vol Monsieur Freddy qui nous a fait tourner et virer dans tous les sens jusqu'à faire halte devant une petite maison, un peu basque avec son pan de toit très long et son crépi sang de bœuf-vanille. C'est là qu'un monsieur poitevin du coin a installé son show-room en plein ciel de vire-vent inventifs, populaires et plaisants, rutilant comme des malades sous la lumière de l'ouest.
Maman ! ça faisait longtemps que j'en avais pas vu de pareils! La dernière fois c'était au Québec, il y a 10 ans. A Saint-Léon de Standon, sur la route 277 vers Saint-Joseph de Beauce.
Une de mes photos était parue à l'époque dans le petit Bulletin de la Société des Arts Indisciplinés.
De ce côté ci de l'océan, l'épouse du créateur de girouettes tînt à préciser pour Freddy que «l'ont venu, la télévision» et que «y'a pas grand chose dans le quartier, ça distrait un peu les gens». Ce jour là, son mari n'était pas visible. Il était là mais il souffre de son arthrite. Depuis 2 ans, «il n'en fait plus mais si le bon dieu veut il recommencera». S'il y a un bon dieu quelque part, qu'il se démène pour cette dame et que son girouetteur inspiré retrouve assez de forces pour continuer ces avions qui lui demandent trois mois de travail,
ces bonshommes au nez rouge si vivaces,
ces promeneurs avec leurs chiens qui hissent très haut le numéro du département (79)
Voilà toute la grâce que je vous souhaite, Cathy, Freddy, Jeanne, Alain, Sophie, Batolo, JB, Ana, ArtVisceral, Cécile, Fred, Le Palantin, Guy, L'Etonné, Michel, Orange, CoLudoM, Le Sciapode, Sco, Le Truffier, Béatrice, Georges, Bruno, Cosmo, Pierre, Stef, S, Baptiste, Daddy, Lise, Rappoport, John, Laurent, N.B., Phil, Jérôme, Brunet, V., J.P.N., Jean-Louis, Jeannine, Nadau, Sun, M.V., Henk, Christian, Teresa, BB, Rémi, Letrangère, Tiger, Romuald, Lespignan, Père Cheron, Louis, Dominique, Gérard, M. G.-V., Pindalep, Valérie, Armelle, Pierrick, Céline, Jolly, André, Eglantine, Bill, Pas à pas, Bertrand, Le Garçon Mutant anachronique, Vito, Magali, Caroline, Dd, Pascal, Anne, Colette, Jenni, SpiRitus... Et à vous aussi, Animuliens trop timides pour me laisser des commentaires ou des messages perso mais très fidèles quand même.
A tous, de belles découvertes en 2010 dans le monde magique de l'art sans fil-à-la-patte!
19:13 Publié dans De vous zamoi, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, art populaire, vire-vent, girouettes, 2010, voeux | | Imprimer | | |
02.09.2009
Cavalleria rusticana
C'est le cavalier brut de L'Isle-sur-la-Sorgue. Je l'avais un peu oublié mais ce soir il trotte dans ma tête. Faut dire que j'ai du mal à me refaire à l'autobus. Je pense encore aux vacances. A cette super brocante du 15 août dans la ville citée plus haut. Par un soleil digne d'un western. Le genre : «je mourrai de soif mais je ne cannerai pas !». J'étais cependant prête à filer me mettre à l'ombre quand soudain -clipi, clop, clipi, clop- il est apparu.
Mon petit Blau Reiter à moi. Enfin «blau», il serait plutôt rouge et vert avec un peu de blanc. Du moins pour ce qu'il en reste de couleurs. L'antiquaire qui avait ce bel objet en extérieur sur son stand a eu l'intelligence de ne pas lui nettoyer la patine. Ce qui accentue le côté brut de la chose.
Admirez la mousse verte sur le front du cheval, le travail des lichens sur le visage du jockey.
Il faisait trop chaud pour demander des explications et puis malheureusement j'ai pas la place pour une telle petite merveille dans mon 3 pièces-kitchenette.
Mais tout dans le style et la facture signe un travail artistique autodidacte et rustique. Mais où peut-il bien courir comme ça?
22:44 Publié dans Glanures, Musées autodidactes disparus, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art populaire, création autodidacte, l'isle-sur-la-sorgue, brocante | | Imprimer | | |
07.08.2009
Chicago's lakefront art en sursis
Et maintenant Chicago et les bords du lac Michigan, graffités, sculpturés, peinturés. Pour combien de temps ?
Les blocs de calcaire géants qui, depuis leur installation entre 1910 et 1931, servent de supports à l'expression des pic-niqueurs de l'endroit, sont progressivement remplacés par du béton moins propice à ce genre de libres activités.
Près d'un siècle de créations populaires très diverses, allant du grattage occasionnel au travail de longue haleine, qui vont disparaître!
Un témoignage irremplaçable sur la vie et les rêves des Américains du XXe siècle, un patrimoine trop lourd à préserver (money!).
Un photographe, Aron Packer heureusement passait par là.
Salut les Chicagoans !
19:15 Publié dans Ailleurs, Glanures, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : oeuvres anonymes, art populaire, chicago, lac michigan, graffiti, doomed | | Imprimer | | |
17.05.2009
Adolf Wölfli est-il dans son assiette ?
Le plat de Wölfli, permettez que je mette les pieds dedans. Quand je dis «plat», je devrais dire «assiette» mais c'est bien de vaisselle que je vous cause. Plus précisément, de vaisselle en céramique de la région de Heimberg près de Berne.
Je planais encore dans mes rêveries saintongeaises et je m'apprêtais à vous embarquer dans la visite du vieux-charmant Musée Dupuy-Mestreau, un cabinet de curiosités pleins d'enseignes, de coiffes, d'objets de bagnards et d'assiettes décorées de funambules.
C'est alors qu'une info trop sensationnelle m'est venue de Suisse.
Un collectionneur de là-bas, Philippe Eternod, pour ne pas le nommer, venait de me glisser dans la cantine ces images que je vous restitue parce qu'elles sont de nature à éclairer le fil caché qui court entre art populaire et art brut. Il a bien fait : je les connaissais pas. Au chapitre de l'imprégnation folklorique d'Adolf Wölfli, je n'avais eu vent que de l'armoire sur laquelle j'avais juché ma chronique du 13 janvier 2007 (Art brut : la clé du mystère). Avec cette assiette heimbergeoise repérée par un Animulien d'honneur, c'est une nouvelle serrure qui s'offre à cette clé.
La fabrication de céramiques bat son plein dans la région de Berne quand naît le petit Adolf Wölfli (1864). La poterie est un métier artisanal qui met du beurre dans les épinards des agriculteurs. Wölfli qui bossait à la campagne dès son plus jeune âge n'a pas pu l'ignorer.
D'autant qu'après 1875, les touristes de l'époque commençant déjà à acheter comme souvenirs ces objets des manufactures de Heimberg, ils circulent sans doute pas mal. Wölfli a donc très bien pu se les mettre dans l'œil au cours de la vie de patachon qu'on lui faisait mener en guise de traitement spécial réservé aux petits pauvres. C'est ce dont était persuadé le Dr von Ries, successeur de Walter Morgenthaler à la Waldau où Wölfli était interné.
L'une des inscriptions anciennes sur une étiquette collée au verso de l'assiette indique même (je traduis grosso-modo) que, d'après von Ries, la céramique de Heimberg était utilisée dans la famille de Wölfli. Bon, moi je veux bien mais j'aimerais en savoir plus sur cette étiquette. Si quelqu'un sait ...
23:31 Publié dans Glanures, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, adolf wölfli, céramique, heimberg, art populaire | | Imprimer | | |
05.05.2009
Génie populaire des Canaries
12:49 Publié dans Ailleurs, Glanures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iles canaries, art populaire, fontaines, rocailles, cierges | | Imprimer | | |
16.03.2009
Des lectures pour tous
D’une marmotte à Pierre Jain, il n’y a qu’un pas. Permettez que votre petite âme errante le franchisse. La marmotte c’est celle de la boutique autrichienne de la rue Gay Lussac. Une marmotte aux ailes déployées qui m’a rappelé les hybrides du château d’Oiron dans les 2 Sèvres dont je vous entretintint le 10 mai 2007 dans mon post Curios & Mirabilia, mes doux animulous.
Or donc, battant le pavé parisien samedi dernier de mes bottines à bouts vernis, je laissais derrière moi le si superflu beffroi de l’Institut océanographique pour m’égayer en direction de la Galerie Pierre-Michel où j’escomptais voir les lavis entremêlés de Simone Picciotto. Hélas, 3 fois hélas, c’était tout décroché ou pas encore accroché puisque l’expo dure jusqu’au 4 avril et j’ai pas pu me faire une idée.
De rage, je suis allée me jeter dans une des nombreuses librairies à l’ancienne qui résistent à la mondialisation dans ce quartier un peu province d’allure. Et là, sur une pile de vieux gri-grimoires, il était là qui m’attendait, le chéri. En me voyant, il a crié : «maman!» et pour même pas 5 thunes je l’ai emporté avec un sourire de hyène qui vient de dénicher sa proie. Quoi qu’est-ce ? Mais le numéro de décembre 1900 de Lectures pour tous. Du moins le présume-je car la couverture a été carrément scalpée par un précédent propriétaire.
Bon, si je l’ai pris c’est pour l’article Sur la planète Mars qui parle surtout du médium Hélène Smith mais qui contient aussi une repro de la Maison du prophète Elie par Victorien Sardou : un genre d’Institut océano-machin jupitérien.
En le feuilletant dans l’autobus 84, j’ai eu la bonne surprise de découvrir dans un autre papier sur Les Petits Métiers à l’Exposition (la grande, l’universelle) une très intéressante photo d’un sabotier «sculpteur sur bois» des environs d’Alais (Alès). Super intéressante même puisqu’elle semble avoir été prise exprès pour nous montrer la porosité de la frontière entre art populaire et art brut.
Pour celles et ceux qui en douteraient encore, je conseillerais une visite au catalogue de la vente de l’étude Ferri du 18 mars 2009 où, avec le concours avisé de Madame Martine Houze, seront dispersés Important Art populaire et Curiosité. Satisfaction garantie : c’est fastoche à feuilleter en ligne.
A côté d’un sacré tas de merveilles genre boîtes à missel, casses-noisettes anthropomorphes, sellettes de dentellière, quenouille en bois fruitier, secouettes à tabac, moines érotiques, vous pouvez pas manquer le n° 267 : une tête attribuée à Pierre Jain, le Breton d’art brut de Kerlaz révélé en 1977 par Pierre et Renée Maunoury dans le fascicule 10 de L’Art brut (celui où il ya Albino Braz, Jules Doudin, Louise Fisher, excusez du peu).
23:55 Publié dans Images, Lectures, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art populaire, pierre jain | | Imprimer | | |